Une journée pour apprendre à «cultiver l’eau»
avec Samuel Bonvoisin
Dans le cadre de son programme "En route vers le développement durable", la CCPEVA a eu le plaisir d’accueillir Samuel Bonvoisin pour une conférence captivante sur l’hydrologie régénérative : « Et si on pouvait cultiver l’eau ? »
Une soirée captivante dédiée au grand public
La conférence de Samuel Bonvoisin intitulée « Et si on pouvait cultiver l’eau ? » a attiré un public intéressé de découvrir les solutions à notre portée pour apprendre à gérer l'eau pour notre futur. Voici quelques points clés de son intervention :
Les cycles de l’eau et l’origine de la pluie
Les spectateurs curieux et à l’écoute ont pu découvrir comment l'approche de Samuel Bonvoisin vise à restaurer les cycles de l’eau par des actions locales, soulignant l’importance d’une gestion équilibrée entre l’eau verte (évapotranspiration des végétaux) et l’eau bleue (évaporation des plans d’eau, des océans, rivières, lacs, etc.).
Il est facile de penser que les précipitations proviennent de l'eau des océans et rivières. En réalité, plus de la moitié des précipitations continentales proviennent de l'évapotranspiration, un cycle gravement perturbé par les pratiques humaines, notamment l’agriculture intensive, la suppression des zones humides et le drainage excessif des sols. La bonne nouvelle, c'est qu'il est possible de le régénérer.
Les causes de dégradation des cycles de l’eau
Ingénieur agronome de formation, Samuel Bonvoisin a ainsi abordé les pratiques humaines qui ont perturbé ces cycles, notamment le remembrement agricole, la perte de matière organique dans les sols, et le drainage massif des parcelles agricoles. Ces actions ont réduit la capacité des sols à stocker et infiltrer l’eau, aggravant ainsi les problèmes liés à l’eau.
La matière organique joue un rôle essentiel dans le stockage et l’infiltration de l’eau.
Les principes de l’hydrologie régénérative
Samuel a présenté l’hydrologie régénérative, une pratique visant à restaurer les cycles de l’eau douce par l’aménagement du territoire. Il a évoqué entre autres les travaux de P. A. Yeomans (agriculteur en Australie dans les années 70, inventant des outils pour inverser la tendance de dégradation des cycles) et l’importance de stratégies de régénération à long terme pour assurer la durabilité des écosystèmes.
Les quatre piliers de l’hydrologie régénérative
- Ralentir l’eau
- Infiltrer
- Stocker l’eau dans le paysage
- Évapotranspirer, c'est-à-dire favoriser le retour de l’eau dans l’atmosphère via les végétaux.
Dans la pratique, on distingue la gestion horizontale de l’eau, qu’il faut ralentir, et la gestion verticale, qu’il faut accélérer.
L'exemple du plan d’action de régénération des petits cycles de l’eau, déjà mis en œuvre dans des territoires comme le bassin versant du Bost (Drôme) ou la région de Kosice en Slovaquie, illustre le succès de cette approche à grande échelle. Ces projets démontrent qu'une gestion territoriale concertée peut freiner les effets du changement climatique et préserver les ressources en eau pour les générations futures.
Et vous ? Saviez-vous qu’une bactérie nommée
« Pseudomonas syringae » était à l’origine de la formation des nuages et de la pluie ?
En conclusion, Samuel Bonvoisin a encouragé une gestion de l’eau plus durable et proactive, soulignant que nous avons le pouvoir de régénérer les cycles de l’eau et de créer des paysages résilients, en favorisant des pratiques agricoles plus durables et la restauration d’écosystèmes naturels.
Nous avons le pouvoir de participer à la restauration des cycles hydrologiques et la lutte contre le changement climatique.
La gestion de l’eau n’est pas une simple question de répartition ; c’est un enjeu de régénération durable auquel chaque territoire peut contribuer.
Vous n'avez pas pu assister à la conférence ou vous souhaitez la revoir :
Et si on pouvait cultiver l'eau ? Samuel Bonvoisin - Ver de terre Production
Une séance de lecture paysagère avec Samuel Bonvoisin
Au lendemain matin de la conférence, Samuel Bonvoisin et un médiateur du Géoparc Chablais ont donné rendez-vous aux volontaires, pour une lecture de paysage sur « l'hydrologie régénérative ». Une quinzaine de personnes ont ainsi pu échanger avec eux et proposer des esquisses de solutions.
Le rôle clé de chacun dans la régénération des cycles hydriques
Le conférencier a mis en évidence des leviers que peuvent actionner les collectivités locales pour inverser la tendance. En adoptant des pratiques de planification territoriale, il est possible de soutenir des projets régénératifs tels que :
- La restauration des haies (la pratique la plus efficace pour infiltrer l’eau de pluie),
- Le reméandrement des cours d’eau,
- La restauration des zones humides,
- L’agroforesterie et l’enherbement,
- La mise en place de bassins d’infiltration pour capter et stocker l’eau de manière durable.
Les scolaires ont également pu participer à l'évènement
« Je, tu, il… cultive l’eau »
Une centaine d’écoliers du primaire se sont rendus à la salle d’animation de Neuvecelle pour découvrir l’hydrologie régénérative sous un autre angle, plus accessible à leur échelle en se focalisant sur le rôle du vivant pour « cultiver l’eau ».
Ils ont ainsi été captivés et fascinés par les exemples de Samuel à travers le récit des 8 super-héros du cycle de l’eau verte :
- Le ver de terre (remue la terre et décompose la matière organique)
- Les champignons (réseau de distribution de l’eau dans le sol)
- Les ronces (connectent les champignons des forêts aux champignons des prairies)
- Les arbres (transpire l’eau vers l’atmosphère)
- Le lierre (recycle l’eau des arbres)
- La bactérie pseudomonas (créer les gouttes de pluie)
- Le castor (construction castor préservant les rivières)
- Nous tous (nous pouvons cultiver l’eau chacun à notre manière)